Jour 12

12. Avez-vous des épiphanies créatives ?

C’est même parfois comme ça que ça commence. Une idée ou une histoire qui s’impose comme évidente. Des éléments qui se mettent en place tout seuls, des engrenages qui tournent, des intrigues qui se nouent et le tout avec une belle cohérence (oui même si l’histoire est complétement folle en soi.) C’est assez grisant comme sensation, même si j’ai souvent presque plus l’impression de résoudre une énigme que d’inventer « out of the blue » quand bien même c’est le cas.

Par contre vu ma mémoire de carassin j'ai intérêt à vite coucher ça sur papier

Cet effet « feu d’artifice » ne concerne que l’histoire et les intrigues puisque pour moi le style découle naturellement de ce que je raconte, et n’apparait pas  d’un coup comme une révélation.  Quand ça et là je sors une phrase ou un passage qui me plait particulièrement, je constate qu’il n’était pas réfléchi mais qu’il s’est imposé comme la suite naturelle des phrases qui précédaient.

Pour ce qui est de l’occurrence, histoire de bien me rappeler que c’est lui qui commande, mon cerveau – comme celui de Loj – génère ces épiphanies dans les moments les moins appropriés, à savoir lorsque je suis surchargée de boulot, en réunion, dans un endroit où je ne peux prendre de note ou encore le grand classique « au milieu de la nuit quand mon envie de m’extraire du lit ne saurait être plus ténue ». Je garde le meilleur coup qu’il m’ait fait pour la question 22…

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Jour 11

11. En tant qu’auteur (et non lecteur), préférez-vous écrire des nouvelles ou bien des romans ?

Des romans. J’écris les deux, mais je prend plus de plaisir au roman. L’exercice de la nouvelle est très différent, intéressant en lui-même mais qui me frustre parfois. J’aime que la narration prenne son temps, découvrir petit à petit un univers et des protagonistes, et la nouvelle me semble toujours être un store à demi-relevé quand j’aimerai avoir une fenêtre ouverte, quitte à ce qu’entrer dans ce monde demande un peu d’acrobatie.

Le choix d’un format ou d’un autre dépend aussi beaucoup de ce qui a été le point de départ de l’histoire. Ca peut-être un personnage, une situation, une thématique… J’utilise plus le format nouvelles pour des textes qui naissent d’un concept, d’une idée,  d’un gag, d’un retournement de situation, quand des histoires qui naissent originellement de personnages prendront la forme de romans. Parce que le fait est que je m’attache, et que j’aime à les suivre dans le temps, et prendre celui de développer leur psyché, leurs doutes, leur histoire.

(Si le nanowriter qui avait conçu cette fabuleuse image passe par ici, qu'il se signale : )

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Jours 7, 8, 9 & 10

07. Qu’est-ce que vous ne pouvez vous empêcher de mettre dans vos textes ?

Hmm… ça. Des « hmmm… » des « heuuu… » des « ben… » Des choses très orales, puisqu’à mon sens un bon dialogue peut s’entendre, et des hésitations, puisque j’ai rarement des personnages qui savent ce qu’ils veulent. Je remarque aussi que j’écris souvent des marginaux, littéralement, des gens en marge – pas forcément de la société mais en tout cas de quelque chose, des personnages en décalage dans le temps ou vis-à-vis de ce qu’ils imaginent devoir être… Des paumés en fait. Mais je suppose que c’est pareil pour tout le monde : si on écrit sur un personnage totalement abouti il n’aura pas grand chose à faire pendant l’histoire…

Après ça dépend des textes et des genres, mais je crois que dans chaque je fais des clins d’oeils méta-textuels / 4ème mur. Ca n’est jamais le sujet du livre (et l’exercice d’autofiction ne me tente absolument pas) mais j’aime l’idée qu’une fiction soit juste un autre niveau de réalité, et qu’il y ait des passages de l’un à l’autre. Ceci étant dit, cf l’extrait mis en « Jour 1″, j’ai tendance à utiliser le méta presque exclusivement pour en faire des gags.

08. Papier-stylo ou Word-clavier ?

Papier – stylo pour la genèse, c’est à dire les idées, les bouts de phrases, la structure, les persos, en général disséminés dans 3 carnets différents puisque je n’ai pas toujours le même sur moi et sur un certain nombre de feuilles volantes  comme bloc note du bureau ou ticket de caisse (oui je suis bordélique et je l’assume).

Pour la prose elle-même en revanche, c’est généralement clavier tant que possible. Bien que je puisse écrire des pages et des pages sur papier, et que l’effet est plutôt bénéfique puisqu’au moment de la saisie informatique le passage aura droit de suite à des corrections. Mais de façon générale, l’écriture manuscrite est trop lente vis-à-vis de l’enchaînement des phrases et idées intra-crâniennes, ce qui a tendance à me frustrer. Sans compter que plus j’écris vite, plus j’écris mal et qu’il m’arrive d’être absolument incapable de me relire.

09. Quel thème ressort de l’ensemble de votre production écrite ?

En cohérence avec la question 7, l’idée que les histoires ne sont pas des choses vaines ressort assez souvent. Maintenant je ne pense pas la traiter comme une thématique en soi. En revanche, les questions de perceptions et d’auto-définition reviennent souvent. L’importance de savoir se définir au delà de la perception extérieure qu’ont les autres. De se faire sa propre définition du bonheur, de savoir ce qu’on veut. La question de savoir si la folie n’est pas juste une vision du monde qui soit minoritaire. Et plus récemment, sur mes 2 – 3 dernières histoires, l’idée du temps comme seule chose réelle et en même temps sans valeur aucune, l’importance de continuer à avancer, même si on ne peut pas arriver au bout, ne peut pas gagner.

Oh, j’allais oublier, ironiquement : la mémoire. Les souvenirs comme constituant de l’identité. La mémoire comme choix (de se rappeler ou nom) et comme meilleure façon de garder en vie ce qui ne l’est plus factuellemment.

10. Que corrigez-vous en ce moment ?

Mon nano 2009, qu’on m’a adorablement béta-readé pour mon anniversaire, et qui doit encore subir une dernière petite relecture pour vérifier la cohérence post-correction. Avant d’aller se prendre les murs des maisons d’édition ?


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Jour 6

06. À quelle vitesse écrivez-vous ?

Je suis désolée, je n’arrive décidément pas à donner de réponses simples et factuelles aux questions de ce meme… Mais pour le coup la question même me parait un peu abstraite. Ca dépend de trop de facteurs différents pour qu’il y ait une constante. Selon les circonstances (état physique et émotionnel, inspiration, motivation, environnement, type d’histoire, avancée de la scénarisation, vision claire de la suite, temps libre…) je peux écrire très vite (un premier jet en 30 jours par exemple ; ) ou très lentement. Je me retrouve rarement bloquée devant l’écran à ne rien taper : à partir du moment où je m’y mets j’ai tendance à écrire plutôt vite. Mais il peut s’écouler un certain laps de temps entre ces moments d’écriture, ce qui rend l’écriture de l’ensemble plus « lente ».

"Faut bien que j'entretienne ma vie sociale !"

J’ai également parfois de laisser passer du temps sans toucher à un texte, pour prendre du recul, ne plus avoir le nez dessus, le redécouvrir  en tant que lectrice externe et voir plus objectivement ce qui n’y fonctionne pas, ou comment l’histoire doit se poursuivre. C’est d’ailleurs bien agréable de se faire surprendre par son propre bouquin !

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Jour 5

05. Avez-vous un moment privilégié pour écrire dans la journée ?

J’aimerais ! Entre les horaires d’esclave salariée, les basses besognes du quotidien et la vie sociale je peine déjà à trouver un moment privilégié pour dormir. J’ai essayé d’écrire le matin : ça fonctionne très bien le week-end, mais en semaine, si on considère que mon « organisation » ne me permet même pas d’avaler un petit déj depuis 2 jours, on comprendra que je n’essaie même pas. J’ai par contre commencé à écrire au bureau même, passé mes heures officielle : un bon clavier, pas de distraction et le sentiment agréable de la journée de boulot derrière soi, ça aide bien. Alors qu’une fois rentrée, je ne vois pas tant une plage horaire libre pour écrire que d’autres choses à faire à la maison.

Ce qui compense cette absence de « moment privilégié » c’est par contre la capacité à le faire n’importe où n’importe comment dès que l’occasion se présente (soyez gentils de m’épargner les interprétations possibles de cette phrase hors contexte), que ce soit comme l’autre jour, une demie-heure sur un coin de table au cours d’un colloque, 5 minutes dans le métro ou une après-midi où la télé serait tombée en panne de libre. Ce qui finalement correspond bien à mon rapport à l’écriture : c’est quelque chose que j’aime faire, qui s’insère naturellement (et plutôt bien au final) dans mon quotidien, et pas une tâche à laquelle je devrais m’atteler selon des contraintes. Enfin… je crois…

J’espère…

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