07. Qu’est-ce que vous ne pouvez vous empêcher de mettre dans vos textes ?
Hmm… ça. Des « hmmm… » des « heuuu… » des « ben… » Des choses très orales, puisqu’à mon sens un bon dialogue peut s’entendre, et des hésitations, puisque j’ai rarement des personnages qui savent ce qu’ils veulent. Je remarque aussi que j’écris souvent des marginaux, littéralement, des gens en marge – pas forcément de la société mais en tout cas de quelque chose, des personnages en décalage dans le temps ou vis-à-vis de ce qu’ils imaginent devoir être… Des paumés en fait. Mais je suppose que c’est pareil pour tout le monde : si on écrit sur un personnage totalement abouti il n’aura pas grand chose à faire pendant l’histoire…
Après ça dépend des textes et des genres, mais je crois que dans chaque je fais des clins d’oeils méta-textuels / 4ème mur. Ca n’est jamais le sujet du livre (et l’exercice d’autofiction ne me tente absolument pas) mais j’aime l’idée qu’une fiction soit juste un autre niveau de réalité, et qu’il y ait des passages de l’un à l’autre. Ceci étant dit, cf l’extrait mis en « Jour 1″, j’ai tendance à utiliser le méta presque exclusivement pour en faire des gags.
08. Papier-stylo ou Word-clavier ?
Papier – stylo pour la genèse, c’est à dire les idées, les bouts de phrases, la structure, les persos, en général disséminés dans 3 carnets différents puisque je n’ai pas toujours le même sur moi et sur un certain nombre de feuilles volantes comme bloc note du bureau ou ticket de caisse (oui je suis bordélique et je l’assume).
Pour la prose elle-même en revanche, c’est généralement clavier tant que possible. Bien que je puisse écrire des pages et des pages sur papier, et que l’effet est plutôt bénéfique puisqu’au moment de la saisie informatique le passage aura droit de suite à des corrections. Mais de façon générale, l’écriture manuscrite est trop lente vis-à-vis de l’enchaînement des phrases et idées intra-crâniennes, ce qui a tendance à me frustrer. Sans compter que plus j’écris vite, plus j’écris mal et qu’il m’arrive d’être absolument incapable de me relire.
09. Quel thème ressort de l’ensemble de votre production écrite ?
En cohérence avec la question 7, l’idée que les histoires ne sont pas des choses vaines ressort assez souvent. Maintenant je ne pense pas la traiter comme une thématique en soi. En revanche, les questions de perceptions et d’auto-définition reviennent souvent. L’importance de savoir se définir au delà de la perception extérieure qu’ont les autres. De se faire sa propre définition du bonheur, de savoir ce qu’on veut. La question de savoir si la folie n’est pas juste une vision du monde qui soit minoritaire. Et plus récemment, sur mes 2 – 3 dernières histoires, l’idée du temps comme seule chose réelle et en même temps sans valeur aucune, l’importance de continuer à avancer, même si on ne peut pas arriver au bout, ne peut pas gagner.
Oh, j’allais oublier, ironiquement : la mémoire. Les souvenirs comme constituant de l’identité. La mémoire comme choix (de se rappeler ou nom) et comme meilleure façon de garder en vie ce qui ne l’est plus factuellemment.
10. Que corrigez-vous en ce moment ?
Mon nano 2009, qu’on m’a adorablement béta-readé pour mon anniversaire, et qui doit encore subir une dernière petite relecture pour vérifier la cohérence post-correction. Avant d’aller se prendre les murs des maisons d’édition ?