And in that moment, he was reminded once again why he wanted to write in the first place. It’s for the same reason anybody does anything: to impress women.
De toutes les grand(iloquente)s ou petites citations jamais produites sur l’acte d’écrire, celle-ci est toujours restée une de mes préférées, alors même que (comme pour beaucoup d’autres) je ne m’y suis pas souvent retrouvée. Mais je l’aime beaucoup, d’abord parce qu’elle est drôle, et ensuite, pour son incise presque plus que sa chute. Parce qu’elle ramène l’écriture au même rang que toute autre activité : « for the same reason anybody does anything. »
Je dis très facilement aux gens que j’écris, pour une raison toute simple : je n’ai pas plus honte que je n’en suis fière. J’écris comme d’autres font de la natation ou du maquettisme : parce que j’aime ça, parce que ça me fait du bien. J’écris donc sans finalité, tout au moins tant que je n’ai pas fini l’histoire.
Ensuite…
Ensuite j’entre en phase de deuil presque, celles où les personnages que j’ai accompagnés (ou qui m’ont accompagnée, finalement) me manquent, celle où se mélangent la satisfaction de voir son puzzle complété et le dépit de ne plus avoir de pièces éparpillées sur le bureau. Je pourrais de suite renchainer sur un nouveau roman mais il me faut un peu de temps pour décanter le précédent, passer à autre chose. Mon livre est refermé. La magie prisonnière dedans. Je dois attendre que les résidus restés dans l’air s’étiolent.
Sauf si une autre personne rouvre le livre. Le lit. Et libère sa magie. Ressuscite mes personnages, fait revivre l’histoire en la vivant lui pour la première fois. Parce qu’en fait, une fois le roman terminé, nait bel et bien une finalité qui n’existait pas avant, qui n’existait pas tant que j’écrivais.
Etre lue.
Cela ne fait pas si longtemps que je songe à tenter d’être éditée. Que je me renseigne sur ce milieu qui parait si scellé. Pourtant ce n’est pas la finalité en soit. C’est juste, à l’heure actuelle, un outil, la meilleure étape intermédiaire pour « être lue ». Pour que mes histoires ne meurent pas une fois apposé le point final.
Et je crois que je saurais pas vraiment vous expliquer mieux que ça ce que m’a fait votre cadeau d’anniversaire. A quel point l’idée m’a touchée. L’idée, la personne derrière… et toutes celles qui l’ont suivie. Ont accepté de faire quelque chose de si… (chronophage déjà !) désintéressé et conséquent. Comme c’était incroyable de découvrir réunis là des gens qui ne se ressemblaient pas, qui ne se connaissaient même pas, de si différentes facettes de ma vie fusionnées par celle que je considère comme l’une des plus importantes. Parce qu’en soit, voir rassemblés ses amis vétérans de fac, leurs familles qu’on aimerait siennes, son ex-mari, sa mère… son meilleur et plus vieil ami, plus d’une de ses auteurs favorites, son ange-gardien, le tout sous l’égide de sa meilleure… complice, … peu importe ce qu’ils disent ou écrivent. C’est déjà quelque chose d’unique et de si particulier.
Non, je ne saurais pas vous expliquer mieux de quelle façon ça a touché Julie avant même qu’elle ne démarre sa lecture, avant même de toucher Jade-l’écritvaine. De quelle façon vos mots ont rallumé plein de choses en moi. A m’en faire perdre les miens, pour tout vous dire.
C’est un ressenti fabuleux que de redécouvrir son histoire par les yeux d’autres personnes, de parler ou de voir parler de ses personnages comme d’entités réelles… tout au moins, existant au dehors de sa tête.
Partagées.
Et de réaliser que ces personnes vous connaissent si bien qu’elles y ont vu ce que vous vouliez qu’elles voient. De lire que le meilleur ami a déterré tous les clins d’œil à votre enfance commune, que votre mère a reconnu sa propre description au détour d’une phrase, votre grande copine de fac le « merci » explicite quant à un geste passé. Votre ange-gardien reconnaître une conversation que vous avez eu sur la Ville du Bonheur, et votre complice, la référence que vous faites à son propre roman, à son talent.
De réaliser qu’au fond je m’étais plantée. Malgré moi (ou non) je pensais bien à d’autres pendant l’écriture…
Depuis le début de ce texte aussi confus et sonné que je le fus agréablement pour mon anniversaire, j’essaie en fait juste de vous dire merci. A une en particulier <3, mais à tous "en particulier" aussi, pas de manière générale, tant chacun a mis... de lui. De nous, dans le lien différent et unique que j'ai avec chacun.
Merci donc. Parce qu’a priori, lorsque je me mets à écrire un livre, c’est par plaisir, égoïste.
Et que je suis bien consciente que lorsque des proches acceptent de le lire, c’est d’abord pour me faire plaisir.
Alors découvrir que ça a pu, au final, ne serait-ce qu’un tout petit peu, leur faire plaisir…
C’est le plus joli cadeau dont puisse rêver une écrit-vaine.