Plus de tics, plus de tacs

Posted by Jade on 1 juillet 2012

Je n’y arrive pas. Ce blog je veux dire. Je n’y arrive vraiment pas, et pourtant, ce ne sont ni les sujets ni même l’envie qui me manque…

J’ai rouvert cet espace un 30 novembre, soit à la fin d’un Nanowrimo (et au début d’un nouveau roman, celui qu’à ce jour, j’aurais préféré écrire). Aujourd’hui ce roman est fini, et entre sa structure un peu compliquée, ses thématiques qui me sont très personnelles et son bon poids de 180 000 mots, il m’aura demandé beaucoup de temps. « Demandé », pas « pris », car au fond j’étais tellement contente de lui donner…

Ce roman, écrire de manière générale, est une des choses qui m’a le plus aidée à tenir, depuis ce 30 novembre. Car dans cette même période, si mon roman prenait en volume, en solidité, en force, mes conditions de travail perdaient en logique, en bon sens, et surtout en humanité, au point qu’aujourd’hui mon médecin traitant me met très sérieusement en garde contre une possible dépression.

Je ne la vois pas venir car je parviens toujours, au sortir du bureau, à faire abstraction. A fermer le dossier « travail » jusqu’au lendemain, 9h, quand je pénètre à nouveau cet open space infernal. Au lever du lit, je bouquine, je regarde un épisode, sur le trajet me menant au boulot, j’écoute de la musique, des audiobooks, je réfléchis à un prochain projet : ce temps là m’appartient.

C’est aussi comme ça que je tiens : je me dis que si à l’inverse de mes collègues, je refuse de « renoncer » à ma 5ème semaine de vacances et je prends mal l’idée de travailler 21 jours consécutifs (sans être payée un cent d’heure sup mais la question n’est même pas là) c’est parce qu’être là bas me vole du temps pour autre chose.
Si ça ne leur pose pas de problème à eux, c’est qu’on ne leur vole rien. Que le boulot, c’est la grande composante de leur vie. Pour moi, c’est juste celle qui, par le salaire, soutient toutes les autres. L’écriture les amis les petites amies les voyages les visites de musée. C’est la composante qui me permet matériellement d’inviter des copines au restaurant, de faire les cadeaux d’anniversaire que je veux de ne pas (trop) hésiter quand un livre me fait de l’œil ou d’aller assister au mariage de ma presque jumelle en Suisse.

Du coup oui, quand bien même cet emploi m’aliène, l’idée de m’en défaire sans un autre en vue me fait un peu peur, je dois bien le reconnaitre. Alors j’essaie de garder un équilibre.
Ce qui me terrifiait le plus à l’origine, c’était de me faire par trop voler mon temps. De ne plus être capable d’écrire, de devoir sacrifier ces autres composantes qui sont ce pour quoi je travaille.

Et un an et demi plus tard, je finis toujours le nano, ponds toujours bon an mal an mon roman annuel. Ai une vie sociale des plus riches, entre les amis, les sorties, je voyage ça et là, vais au cinéma et au théâtre, lis toujours, fais même occasionnellement du sport. Pourtant les sacrifices existent, juste plus discrets, et surtout… acceptables. Un bon compromis de la vie d’adulte. Je ne lis plus qu’un livre par semaine, soit 2 à 3 fois moins qu’avant. Je vois toujours Untel mais « plutôt dans une quinzaine de jours, s’il te plait ». Je regarde un film en deux fois car la fatigue morale et physique rend l’écran agressif à mes yeux. Et j’écris toujours…

mais plus ce blog. Il fait partie des sacrifices.

Sauf que je n’ai pas envie de le ranger dans les « acceptables ».

Du coup, en bon être contradictoire et pourtant cohérent, je m’engage ici à revenir sous peu… avec un article expliquant pourquoi les blogs me manquent.
Pourquoi vous me manquez.

Écrire de la sorte, dans ces espaces étranges sur internet, m’a toujours beaucoup apporté. A commencez par vous les gens, les amis lecteurs de cette page que j’ai connus ici. Et je vous veux dans ma vie d’adulte autant que dans ma vie d’écrit-vaine.

3 Responses to Plus de tics, plus de tacs

  1. Florence

    Welcome back ? :) Ce revirement de situation à la dernière minute est digne d’un twist dans un bon roman, dis donc.

  2. Jade

    Merci <3
    Figure toi que comme souvent, le twist m’a moi-même prise par surprise… Je n’étais pas sûre de savoir où j’allais en commençant et puis…

  3. Charlie

    J’approuve ce twist et je dis youpi !! :)

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