… à savoir Jours 30 et 31.
Je me demande à quel point le hasard joue dans le fait qu’avoir été physiquement bloquée pour écrire ait commencé alors que j’atteignais la question qui m’est la plus pénible. Car oui au fait, mes excuses aux quelques visiteurs de cette page (s’ils n’ont pas tous désertés), le silence de ces semaines passées n’est pas du à un manque d’inspiration (qui tend plutôt à me harceler) mais à une impossibilité de toucher un clavier sans qu’en suive une douleur faisant envisager l’amputation de mes mains comme une agréable alternative. Pour le dire simplement, le travail m’a outre le moral brisé deux poignets, et après inventaire il se trouve que je n’en avais justement que deux (la vie est mal faite).
A défaut du repos nécessaire, moyennant quelques opiacés et une méthode de relaxation ancestrale à base d’alcool d’abnégation et d’élévation spirituelle (aussi appelée penser à autre chose) me revoilà à peu près capable de reprendre la plume à touches. Mais pas plus de répondre à la question 30, finalement…
30. Quel a été votre premier texte abouti ?
J’ai essayé, sincèrement, au prix de douloureuses relectures. Je n’ai même pas cherché coté Fanfics, toutes assez naïves dans mon souvenir, de même que je n’ai pas tenté de jeter un oeil à ma toute première websérie dont les défauts me sautent au visage toutes griffes dehors chaque fois que je veux rouvrir une page. J’ai songé à un pilote de websérie qui avait récolté aussi bien la note maximale que minimale, en me disant que ça prouvait au moins qu’il n’était pas consensuel… A un autre qui m’avait valu le commentaire le plus porteur à ce jour (merci Keina) et donné la motivation de vraiment tenter ma chance dans l’écriture comme métier, et surtout à un texte partagé avec trois autres plumes avec qui écrire me manque plus que je ne l’aurais imaginé… Mais à relire rien ne me paraissait abouti, au sens propre : j’aurais bien réécrit dix mille phrases, ai rougi devant la moitié, du me retenir de brûler le tout (ce fut facile en fait, de me retenir, l’avantage de conserver ses textes sur ordinateur.
C’est pourquoi je vais tricher et vous dire que mon premier texte abouti, c’est tout simplement celui qui a été publié par une maison d’édition. Pas parce qu’il est sans défaut, pas parce qu’il est bien écrit, mais parce qu’il est imprimé, posé sur un livre, qu’il existe en dehors de moi et de mon disque dur, qu’il est parti mener sa vie ailleurs et que je ne peux donc plus y revenir, plus vraiment, qu’il est derrière moi en somme, et que je peux passer à d’autres.
31. Qu’écrivez-vous en ce moment ? (c’est la même question que la 01, mais votre réponse est peut-être différente…)
Des surprises.
Ma façon à moi de sous-entendre le réveil de cet espace et d’espérer vous voir revenir à l’occasion : )